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ETAT DES LIEUX 2023

Par Marie-Apolline BARBARA, Jean-Christophe DUMONT (OCDE), Gilles SPIELVOGEL (OCDE) 

 

 

La question de l'émigration peut être abordée au travers de différentes définitions, selon que l'on se réfère à la nationalité ou au pays de naissance des personnes ayant établi leur résidence dans un autre pays. En fonction de la définition retenue, différentes sources de données peuvent être mobilisées afin de quantifier le nombre d'émigrés. 

 

Dans le cas de l'émigration française, les registres consulaires comptabilisent les ressortissants français résidant dans les différents pays du monde, s'ils ont fait la démarche de s'enregistrer. L'inscription dans le registre n'étant pas obligatoire et la radiation n'étant pas automatique, ces effectifs et leur répartition par pays ne sont pas nécessairement représentatifs de la présence réelle des Français à l'étranger. Les statistiques publiées par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères indiquent que près de:

 

Au 31 décembre 2023, le nombre d’inscrits au Registre des Français établis hors de France s’élève à 1 692 978.

Pour mémoire, l’inscription au registre des Français établis hors de France n’est pas obligatoire. On estime le nombre global de Français vivant à l’étranger, y compris ceux qui ne sont pas inscrits au registre, autour de 2,5 millions.

 

DESTINATION DES EMIGRES

L'émigration française se fait pour 85 % vers d’autres pays de l'OCDE, les États-Unis, l'Espagne, la Belgique et le Royaume-Uni concentrant en effet près de la moitié de ces expatriés. 

 

Selon les statistiques de l'OCDE publiées chaque année dans les Perspectives des migrations internationales, ce sont près de 110 000 Français qui émigrent vers les autres pays membres de l'OCDE. Depuis 2014, ce chiffre oscille entre 100 000 et 120 000 départs par an.

 

Les principaux pays de destination sont situés en Europe, l'Allemagne, le Royaume Uni, l'Espagne et la Belgique représentant chacun environ 10 % des départs en 2018. Viennent ensuite le Canada et le Japon, comptant pour environ 5 % des départs de Français en 2018, et un peu plus loin les États-Unis, pour près de 4 % des départs. 

 

Les États-Unis sont la principale destination des émigrés français, avec plus de 200 000 personnes âgées de 15 ans et plus nées en France y résidant en 2015-2016. De fait, les flux de ressortissants français venant aux États-Unis à titre temporaire sont bien plus importants et en forte croissance au cours des dernières années, avec près de 160 000 personnes en 2018 (hors touristes, voyageurs d'affaires et diplomates). Parmi ceux-ci, on comptait environ 105 000 travailleurs temporaires (et leurs familles accompagnantes) et près de 55 000 étudiants en mobilité internationale ou échange (incluant leurs familles accompagnantes).

Pour autant, les flux de personnes nées en France et obtenant un statut de résident permanent vers États-Unis sont relativement modestes, avec environ 4 600 personnes par an en moyenne entre 2014 et 2018, répartis à peu près également entre les immigrés venus pour motifs professionnels (et leurs familles) et ceux venus pour motifs familiaux (membres de famille de citoyens américains ou de résidents étrangers.

 

 

LES ETUDIANTS FRANCAIS A L’ETRANGER

Alors que près de 900 000 émigrés nés en France travaillent dans d'autres pays de l'OCDE, près de 90 000 étudiants nés en France y étaient présents en 2017 pour effectuer tout ou partie de leur cursus d'enseignement supérieur. 

 

Les pays de destination privilégiés par les étudiants peuvent donc renseigner en partie sur les tendances futures de l'émigration. En 2017, les dix principaux pays de destination des étudiantes et étudiants français étaient le Canada (15 900 étudiants), le Royaume-Uni (13 100), la Belgique (10 600), et la Suisse (10 200), suivis par l'Allemagne, l'Espagne, les États-Unis, les Pays-Bas, l'Italie et l'Australie. 

 

Ces principaux pays de destination soulignent les préférences de proximité à la fois géographique et linguistique des étudiants français en mobilité internationale. La mobilité intra-européenne est en effet majoritaire, avec huit pays européens figurant parmi les dix premiers pays de destination. Les flux d'étudiants se dirigent également en grande partie vers des pays francophones, notamment le Canada, la Belgique et la Suisse. 

 

 

LES NATURALISATIONS DES FRANCAIS

Alors que le nombre de naturalisations de Français à l'étranger était auparavant assez faible – environ 8 000 par an au début des années 2010 – les dernières années sont caractérisées par une augmentation significative : en 2020, plus de 20 000 Français ont acquis la nationalité d'un autre pays de l'OCDE 


 

CONCLUSION

Bien que la France reste pour l'instant un des pays de l'OCDE où le taux d'émigration est parmi les plus faibles, un certain rattrapage est en cours et les évolutions récentes posent la question d'un éventuel changement plus profond dans les prochaines années. 

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