OBSERVATOIRE DES FRANCAIS EMIGRES
Acerca de
BENJAMIN CONSTANT, LE PLUS FRANCAIS DE TOUS LES SUISSES
La famille Constant de Rebecque est huguenote, originaire de l'Artois et devenue protestante au 16ème siècle. Elle se réfugie dans la région de Lausanne après la révocation de l’Édit de Nantes. Suivant son père constamment en voyage, il fait ses études à Bruxelles (1789), aux Pays-Bas (1790), ensuite à l'université d'Erlangen en Bavière (1782), d'où à la suite d'un duel, son père l'expédie en Écosse à l'université d'Édimbourg (1783-85). Il passe la plus grande partie de sa vie en France où il se fait naturaliser français grâce à une loi du 15 décembre 1790 déclarant Français les descendants de familles expatriées pour cause de religion (les protestants en l'occurrence), à condition qu'ils s'installent en France. Pour autant cinq ans plus tard, le 15 octobre 1795, Benjamin Constant retourne en Suisse suivant Mme de Staël dans son exil provoqué par le Comité de salut Public, dans sa propriété de Coppet sur les rives du lac Léman.
De retour à Paris, exclu de la compétition électorale de l'an VII (1799), il se lie avec Sieyès, nommé au Directoire le 16 mai 1799, et soutient ses projets de révision constitutionnelle. Absent de Paris du 14 au 17 brumaire pour se porter à la rencontre de Mme de Staël, alors de retour dans la capitale, il y arrive en sa compagnie le soir du 18 brumaire (9 novembre 1799). Le lendemain, il assiste à Saint-Cloud au coup d'État de Bonaparte. Le 24 décembre, Sieyès, qui est alors occupé à placer ses amis et alliés, le fait nommer au Tribunat, malgré de nombreuses oppositions et les réticences de Bonaparte.
Avec d'autres libéraux, il s'oppose bientôt à la monarchisation du nouveau régime, notamment à l'établissement des tribunaux spéciaux, et participe à la rédaction définitive du Code civil.
Après plusieurs vaines tentatives, il est élu député en 1819, siégeant parmi le côté gauche de la Chambre, au sein de l'opposition libérale en compagnie de Lafayette, Chauvelin, Laffitte, Dupont, Manuel, Foy, Martin de Gray. Constant y défend les principes de la liberté individuelle, la liberté de la presse, la liberté religieuse, s’oppose aux lois d'exception, combat l'esclavage.